Améliorer l’accès à l’eau au Ghana

Au nord du pays, plus de 60% des ménages dépendent de puits, par rapport à la moyenne nationale de 32,3%.

ONU Développement
4 min readMar 18, 2019
Plus de 130 puits ont été forés dans 50 communautés exposées aux risques climatiques.

« Notre barrage communautaire est notre seule source d’eau. Mais ces jours-ci, il s’assèche jusqu’à trois fois dans l’année et l’eau devient boueuse…mais nous n’avons pas le choix, nous devons l’utiliser. »

Inusah Ibn Hassan, membre du parlement du village de Tampion au nord du Ghana, est bien conscient des effets négatifs du changement climatique sur les réserves en eau de sa communauté.

Des phénomènes météorologiques plus fréquents et plus violents se traduisent par des pénuries d’eau, une baisse du rendements des cultures et une insécurité alimentaire grandissante. De plus, comme les températures moyennes augmentent plus rapidement dans la région nord que dans la zones côtière du Ghana, une migration accrue du nord vers le sud est à prévoir.

Le barrage communautaire de Tampion subvient à l’ensemble des besoins en eau du village mais s’assèche jusqu’à trois fois par an.

Gestion de l’eau

Pour faire face à ces risques, le Ghana a réalisé des progrès significatifs sur le front politique. Le pays est l’un des rares en Afrique subsaharienne à avoir un document de politique nationale sur le changement climatique et un plan de mise en œuvre pour ses contributions nationalement déterminées (CDN)lors de l’Accord de Paris.

En outre, des plans globaux de gestion de l’eau et d’investissement dans les bassins fluviaux de la Volta et de l’Oti devraient permettre de réduire les effets du changement climatique sur les sources d’eau de surface et souterraines.

Les plans concernant les principaux bassins du pays devraient s’attaquer aux causes de la dégradation des ressources en eau et stimuler les investissements. Photo: Autorité du fleuve Volta.

Le défi consiste toutefois à passer de la parole aux actes et à transformer ces documents en mesures concrètes. Dans la région nord du pays, plus de 60% des ménages dépendent de puits, contrastant avec la moyenne nationale de 32,3% . De même, environ 21% dépendent de sources d’eau naturelles telles que les rivières, l’eau de pluie, les étangs ou les réservoirs, contre 9% au niveau national.

Pour répondre à ces préoccupations, le PNUD, en collaboration avec le Ministère de l’environnement, des sciences, de la technologie et de l’innovation (MESTI) du pays, aide ces communautés vulnérables à mieux gérer leurs ressources en eau et à diversifier leurs moyens de subsistance.

Environ 21% des habitants du nord du Ghana dépendent de sources d’eau naturelles, contre 9% au niveau national.

Avec un financement du Fonds pour l’adaptation, un projet de quatre ans vise à garantir la disponibilité de l’eau toute l’année, en installant des systèmes d’irrigation et de récupération d’eau.

D’autres initiatives telles que l’extraction de beurre de karité ou d’huile d’arachide, l’apiculture, la pisciculture, et la production de légumes durant la saison sèche, appuyent la mise en place de moyens de subsistance alternatifs dans 50 communautés les plus exposées aux risques climatiques au nord du pays.

La production de légumes est maintenant possible durant la saison sèche au nord di Ghana.

Au niveau local, un autre projet financé par le gouvernement norvégien vise à améliorer la compréhension des risques de catastrophe liés au climat, et à renforcer les capacités dans dix districts à risque du Ghana.

En plus de la cartographie des risques, de systèmes d’alerte précoce et d’évaluations de la vulnérabilité, le projet met également en place des puits et des réservoirs pour appuyer la réalisation par le Ghana de l’ODD 6 : eau propre et assainissement.

Jusqu’à présent, plus de 130 puits ont été forés dans 50 communautés , donnant accès à de l’eau potable à plus de 45 000 personnes, principalement des femmes et des enfants.

« Pour avoir de l’eau pendant la saison sèche, nous devions aller très loin. Ce puits à proximité nous facilite les choses », explique Fatima Mahama, une résidente de la région des savannes au Ghana.

Texte et photos de Praise Nutakor & Stephen Kansuk / PNUD Ghana

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