Au Nigéria, le football crée des amitiés entre les communautés

ONU Développement
4 min readApr 5, 2021
L’objectif du projet est de renforcer l’engagement social et de restaurer la confiance intercommunautaire.

En 2014, Mohammed Umaru a fui sa ville natale, Bama, dans l’État de Borno, après qu’une insurrection a frappé le nord-est du Nigéria. Ses deux jeunes frères et sa mère ont été enlevés, et il a également perdu son gagne-pain.

Lorsque la situation a commencé à s’améliorer, Mohammed est rentré chez lui pour prendre un nouveau départ avec l’espoir de retrouver sa famille. À son retour, il a rencontré de nouvelles personnes de tribus et d’origines différentes qui vivaient dans l’un des camps de déplacés internes mis en place par le gouvernement.

« De retour dans ma ville, j’ai vu de nouvelles têtes et je me suis senti assez mal à l’aise », dit-il.

Dans les camps, des personnes de tribus, d’origines et de milieux variés vivent ensemble. Les tensions et les malentendus sont fréquents entre les membres de la communauté d’accueil et les personnes déplacées, et au sein même de la communauté déplacée, ce qui ne permet pas qu’une confiance et qu’un respect mutuels s’établissent. L’instabilité de la situation sécuritaire reste une préoccupation majeure, avec le risque de débordements, d’escalade ou de récurrence des conflits intercommunautaires.

Mohammed, qui essaie toujours de se remettre de l’enlèvement de sa famille, avait bien d’autres choses à penser.

« Je ne dors pas bien la nuit et j’ai cette colère accumulée au fond de moi et parfois nous déversons cette colère sur les personnes déplacées à la moindre occasion ».

Le PNUD, dans le cadre du projet de soutien à la réconciliation et à la réintégration financé par l’Union européenne, a lancé un programme communautaire intitulé « La paix par l’engagement sportif » dans les endroits les plus durement touchés par l’insurrection. L’objectif est de renforcer l’engagement social et de restaurer la confiance intercommunautaire.

Le PNUD, dans le cadre du projet de soutien à la réconciliation et à la réintégration financé par l’Union européenne, a lancé un programme communautaire intitulé « La paix par l’engagement sportif » dans les endroits les plus durement touchés par l’insurrection.

Le programme offre à 500 jeunes des camps et de la communauté d’accueil de Bama l’occasion de s’entraîner et de participer à des tournois de football pour maintenir une santé physique et mentale, apaiser leurs frustrations, et renforcer l’esprit d’équipe et l’esprit communautaire afin d’apaiser les tensions qui peuvent souvent conduire à des conflits.

Avant de prendre part au programme, Mohammed ne se mêlait pas aux autres, préférant rester avec les amis de sa propre communauté.

« Nous n’avons jamais fait confiance aux nouvelles personnes qui arrivaient, car nous pensions que la plupart d’entre elles étaient là pour constituer une nuisance ou nous causer plus de tort », dit-il. « Ce programme de paix par le sport est arrivé au bon moment ».

Chaque équipe réunit des joueurs de la communauté d’accueil et des personnes déplacées, ce qui a appris à Mohammed qu’il n’avait pas à se méfier des personnes qui n’étaient pas de sa propre communauté.

« Nous avons commencé un tournoi de matches et cela a apporté la confiance et l’unité, parce que vous devez compter sur votre coéquipier pour une bonne performance. J’au du faire confiance aux autres et à entretenir de bonnes relations avec eux », dit-il.

« Nous n’avons jamais fait confiance aux nouvelles personnes qui arrivaient, car nous pensions que la plupart d’entre elles étaient là pour constituer une nuisance ou nous causer plus de tort », dit Mohammed Umaru. « Ce programme de paix par le sport est arrivé au bon moment ».

Les personnes issues de communautés différentes s’affrontent aussi parce qu’elles ne savent pas comment appréhender des expériences différentes des leurs. Au niveau de la communauté, le sport a été un outil utilisé pour encourager des liens communautaires forts, promouvoir la cohésion sociale et réduire les taux de criminalité. Il offre également aux jeunes une distraction positive leur permettant de s’exprimer et de développer des compétences prosociales, de leadership, de dialogue et de résolution des conflits. Les Nations Unies reconnaissent que le sport est essentiel à la santé et au bien-être, mais qu’il a aussi le pouvoir de modifier les perceptions, les préjugés et les comportements, de combattre la discrimination et de désamorcer les conflits.

Le projet aide les gens à rétablir la confiance intercommunautaire, à guérir des effets du conflit et à cultiver la tolérance, autant d’éléments essentiels à la cohésion sociale. Le projet soutenu par l’UE vise à renforcer la stabilité en proposant des alternatives à la violence et en améliorant la cohésion sociale. Il est mis en œuvre dans le cadre d’un partenariat entre le PNUD, l’OIM et l’UNICEF dans les États de Borno, Adamawa et Yobe.

Mohammed est reconnaissant d’avoir la chance de montrer ses talents et d’oublier, même pour un court instant, le traumatisme auquel lui et sa famille sont confrontés.

« En ce moment, je suis le meilleur buteur, et je suis tellement heureux. Les membres de la communauté se réunissent pour regarder les tournois et délibérer sur les performances des matches, ce qui a permis de renforcer la coopération et d’instaurer une confiance mutuelle. Même si je pense toujours à ma mère et à mes frères, je me sens beaucoup mieux depuis que je participe à ce programme, j’ai moins de colère accumulée car le sport m’a aidé à détendre mon esprit et à me sentir plus libre avec les autres ».

Le programme offre à 500 jeunes des camps et de la communauté d’accueil de Bama l’occasion de s’entraîner et de participer à des tournois de football pour maintenir une santé physique et mentale, apaiser leurs frustrations, et renforcer l’esprit d’équipe et l’esprit communautaire afin d’apaiser les tensions qui peuvent souvent conduire à des conflits.

Histoire et photos du PNUD au Nigeria.

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