Combattre la COVID-19 en Asie du Sud
Les inégalités sanitaires et socio-économiques inhérentes à la pandémie de COVID-19 creusent un fossé encore plus profond entre les nantis et les laissés-pour-compte.
Alors que les pays riches intensifient leurs programmes de vaccination et commencent à sortir de leur confinement, une seconde vague meurtrière de COVID-19, accompagnée de variants plus contagieux et plus dangereux, frappe l’Asie du Sud et, dans de nombreux cas, submerge les efforts déployés pour la contenir et l’empêcher.
Le PNUD travaille avec ses partenaires au Bangladesh, au Bhoutan, en Inde, au Népal, au Pakistan et au Sri Lanka afin de réunir les ressources nécessaires pour éviter davantage de morts et de souffrances inutiles.
Parce que les conséquences socio-économiques de la pandémie sont vastes, une partie essentielle de l’appui du PNUD consiste à étendre la protection sociale et à travailler avec les partenaires pour protéger et créer des emplois et soutenir les travailleurs de première ligne essentiels.
En Inde, le PNUD travaille avec le ministère de la Santé et de la Protection de la famille, ainsi qu’avec les gouvernements des États, afin de garantir un approvisionnement ininterrompu en oxygène, en particulier dans les zones reculées. En partenariat avec le gouvernement du Japon, le PNUD est en train de mettre sur pied huit usines de production d’oxygène dans les États du nord-est de Meghalaya, Nagaland et Tripura. La capacité d’approvisionnement accrue, à l’aide des usines utilisant la technologie de l’adsorption modulée en pression, permettra de satisfaire les besoins d’environ 1 300 lits d’hôpitaux.
Le PNUD en Inde s’est également attelé à la tâche colossale de former le personnel à l’utilisation du logiciel Co-WIN (Winning over COVID) pour le suivi individualisé de la vaccination contre la COVID-19, et, en particulier, les personnes qui ne participent habituellement pas aux programmes de vaccination systématique.
Plus de 8 500 travailleurs au niveau des districts et plus de 70 000 participants ont été formés. Près de 264 000 vaccinateurs et 476.000 agents de vaccination ont été formés au niveau des sous-districts, dont plus de 1 900 dans le secteur privé.
Les nations de la région qui dépendent plus fortement du tourisme, comme le Népal, le Bhoutan et le Sri Lanka, sont confrontées à des défis particuliers.
Le Népal a été frappé de plein fouet par la COVID-19. Son industrie touristique a été décimée, et le pays est en difficulté parce qu’il ne dispose pas de ressources suffisantes pour traiter la maladie, et nombre de ses citoyens qui travaillent à l’étranger ont dû rentrer chez eux, ce qui les prive, eux et leurs familles, de l’argent nécessaire pour subvenir à leurs besoins.
L’intervention du PNUD Népal soutient le système de santé par la fourniture d’un appui aux installations de mise en quarantaine et la mise en place de robots de livraison pour aider les travailleurs de première ligne, ainsi qu’en prodiguant des conseils et des formations sur la gestion de crise.
Même la simple amélioration des infrastructures pour les villageois qui ont dû rentrer chez eux parce qu’ils n’avaient plus de travail peut avoir un effet doublement bénéfique : elle facilite la vie de ceux qui éprouvent des difficultés pour nourrir leur famille et leur fournit des emplois indispensables.
« J’ai utilisé le salaire journalier que j’ai gagné en construisant cette piste pour acheter des médicaments pour mon mari » Ijhi Maya, villageoise népalaise.
Étant donné que les districts népalais limitrophes de l’Inde continuent d’accueillir un grand nombre de migrants de retour au pays, les autorités locales ont demandé de l’aide pour effectuer le dépistage de la COVID-19. Le PNUD Népal a fourni 22 000 tests rapides de détection d’antigène et assure en toute sécurité le transport des personnes dont le test est positif vers des centres de rétention.
Grâce à une intervention initiale rapide et efficace, le Bhoutan a pu éviter les conséquences sanitaires dramatiques dû au coronavirus, mais les personnes qui travaillent dans l’industrie du tourisme et, en particulier, dans le secteur informel, ont été durement touchées par les confinements.
Le PNUD fournit un appui au gouvernement au moment où celui-ci s’engage dans un programme de relèvement à composantes multiples, qui comprend l’encouragement de l’esprit d’entreprise et la création de nouveaux emplois, la collaboration avec les groupes marginalisés, tels que les personnes vivant avec le VIH, le soutien aux victimes de violences sexistes et la réflexion sur une économie plus écologique pour le pays, ce qui nécessite davantage d’énergie solaire, la formation et la mise à jour des compétences des personnes travaillant dans le tourisme, et l’amélioration de la sécurité alimentaire en encourageant les agriculteurs bhoutanais à accroître les cultures.
Les célébrations traditionnelles au Sri Lanka ont contribué une nouvelle fois, à une augmentation des cas de COVID-19. Et comme c’est le cas dans de nombreux hôpitaux du monde, le Sri Lanka souffre d’une pénurie d’équipements médicaux vitaux.
La COVID-19 n’a pas seulement mis des vies pakistanaises en danger, elle a également menacé les structures sociales et économiques du pays. Plus de 27 millions de Pakistanais travaillent dans le secteur informel, lequel représente une part importante de l’économie nationale. Ils ont besoin d’une aide urgente pour pourvoir aux besoins de leurs familles et au bien-être de leur pays.
Les programmes du PNUD comprennent également des lignes de soutien en matière de santé mentale pour ceux qui sont confrontés à une précarité accrue et la fourniture d’une aide alimentaire aux Pakistanais, en particulier dans les communautés marginalisées. Les colis alimentaires essentiels incluent également des masques et des désinfectants pour les mains.
Le travail à distance a pris une nouvelle importance pendant la pandémie et a mis en évidence les inégalités de la fracture numérique. Le PNUD a travaillé avec le gouvernement bangladais pour rendre le travail à distance plus accessible aux fonctionnaires et, surtout, au système judiciaire, qui a pu traiter les demandes de mise en liberté sous caution sans que les intéressés n’aient à comparaître dans les salles d’audience. Les entreprises ont également dû s’adapter rapidement. Le PNUD a travaillé avec plus de 5 000 petites entreprises pour les aider à s’adapter aux nouvelles normes numériques.
Dans ce qu’elles décrivent comme le « Tchernobyl » du 21ème siècle, les auteures du Rapport indépendant (en anglais) commandé par les Nations Unies, l’ancienne présidente du Libéria Ellen Johnson Sirleaf et l’ancienne première ministre néo-zélandaise et Administratrice du PNUD Helen Clark, déclarent que la pandémie a révélé à quel point notre planète est fragile et interconnectée. Décrivant la pandémie comme « la pire crise sanitaire et socio-économique de mémoire d’homme » et « une catastrophe à tous les niveaux », le rapport affirme qu’il ne doit plus y avoir de pandémies. Il formule une série de recommandations visant à mettre en place un système complet et équitable de préparation et de réponse aux pandémies qui protège chaque individu.
La COVID-19 continue de montrer qu’il n’existe pratiquement aucun niveau d’inégalité qu’elle ne puisse mettre en évidence. Moins d’une personne sur 100 dans les pays à faible revenu a reçu une première dose de vaccin, et les personnes vivant dans les pays les plus pauvres et travaillant dans des pays informels sont les derniers de la file d’attente en ce qui concerne les filets de protection sociale. Le PNUD continuera de s’attacher en priorité à veiller à ce que les plus vulnérables reçoivent le soutien nécessaire pour subvenir à leurs besoins pendant la pandémie, et de façonner des sociétés actuelles et futures durables et équitables, et alignées sur les objectifs de développement durable.