En visite dans le pays, l’Administrateur du PNUD a appelé à un « soutien urgent » pour Haïti

ONU Développement
4 min readAug 25, 2021
L’Administrateur du PNUD, Achim Steiner, et la Vice-Secrétaire générale des Nations unies, Amina Mohammed, arrivent en Haïti après le séisme de magnitude 7,2 qui a frappé le pays, le 21 août 2021. Photo : OCHA / Matteo Minasi

Haïti a besoin de « soutien urgent » de la part de la communauté internationale, a déclaré Achim Steiner, Administrateur du PNUD, pour se remettre après deux catastrophes naturelles — un séisme meurtrier et une tempête tropicale dévastatrice — subies coup sur coup ce mois d’août.

M. Steiner et la Vice-Secrétaire générale des Nations Unies, Amina Mohammed, ont effectué une visite de deux jours en Haïti pour témoigner du soutien de l’ONU aux dirigeants du pays et au peuple haïtien.

« Je suis bouleversé par ce que j’ai vu aujourd’hui en Haïti. Tant de destructions et de souffrances, mais aussi tant de solidarité et d’espoir face à une telle tragédie », a déclaré M. Steiner.

Le tremblement de terre de magnitude 7,2 qui a frappé à environ 125 kilomètres à l’ouest de la capitale Port-au-Prince le 14 août a fait plus de 2 200 victimes. Plusieurs centaines de personnes sont portées disparues et 10 000 ont été blessées. Les villes ont été réduites à l’état de ruines et les hôpitaux sont submergés.

Les villes ont été réduites à l’état de ruines et les hôpitaux sont submergés. Photo : PNUD / Moise Pierre

Le tremblement de terre a été suivi de peu par la tempête tropicale Grace, qui a provoqué de nombreuses inondations.

On estime que 600 000 personnes ont besoin d’une aide humanitaire.

Ce dernier tremblement de terre est encore plus puissant que celui de magnitude 7, survenu en janvier 2010, et qui a touché plus de trois millions de personnes et fait quelque 250 000 victimes. Il s’agit de la catastrophe naturelle la plus dévastatrice jamais survenue dans le pays, dont la reconstruction est en cours.

Malgré les mauvaises conditions météorologiques, de nombreuses personnes ont dormi dehors par crainte de l’effondrement des bâtiments. Photo : PNUD / Moise Pierre

Haïti n’est pas seulement un des pays les plus exposés aux catastrophes naturelles. Sa population est d’autant plus vulnérable qu’elle est en situation de pauvreté, combinée au changement climatique, à la dégradation de l’environnement et à l’utilisation désordonnée de l’espace urbain.

M. Steiner et Mme Mohammed se sont rendus dans la ville des Cayes, où le séisme a causé les dégâts les plus importants. Ils ont été informés par le Centre d’opérations d’urgence nationale d’Haïti, qui recueille les informations indispensables à l’effort de redressement.

M. Steiner et Mme Mohammed ont rencontré des dirigeants nationaux et de la société civile, dont le Premier ministre Ariel Henry et Jerry Chandler, directeur de la protection civile d’Haïti. Crédits photos : RCO Haïti / Boulet-Groulx, OCHA / Matteo, Minasi, RCO Haïti / Jonathan

« Depuis 2010, une chose a changé dans le pays, nous avons désormais une coordination nationale. Le pays et le gouvernement informent désormais la communauté internationale sur les priorités de l’île dans sa reconstruction et fournit des données aux partenaires internationaux, aux États et aux ONG qui ont la volonté d’aider le pays dans ce moment de crise », a expliqué M. Steiner.

Mme Mohammed a affirmé que la coordination nationale était essentielle pour assurer la prospérité à long terme en Haïti.

« C’est pourquoi nous sommes ici, pour que la communauté internationale voie qu’il existe un leadership haïtien et un partenariat avec les Nations Unies, le gouvernement américain, et d’autres partenaires. Et nous espérons, qu’une plus grande partie de cette assistance vienne soutenir ce leadership ».

On estime que 600 000 personnes ont besoin d’un soutien et d’une aide humanitaire d’urgence. Photo : PNUD / Moise Pierre

Depuis 2010, le PNUD travaille avec le gouvernement central et local, les Nations Unies, les organisations de secours internationales et locales, le secteur privé local, et surtout le peuple haïtien. Dix-huit plans de prévention des risques sont en place dans les régions du nord du pays et 11 000 familles ont été relocalisées dans des zones plus sûres.

Cette année, outre le soutien immédiat à la coordination, la collecte de données et la distribution d’équipements de sauvetage et de déblaiement, le PNUD identifie les besoins spécifiques et élabore une réponse collective, globale et intégrée.

Sauver des vies est l’objectif premier, mais le développement est aussi nécessaire pour réduire les risques et les vulnérabilités auxquels de nombreux Haïtiens sont confrontés à plus long terme — en particulier les femmes et les ménages dirigés par des femmes. Tous les donateurs doivent continuer à investir afin de s’attaquer aux causes profondes de la vulnérabilité du pays.

M. Steiner a déclaré que l’ensemble du système des Nations Unies vise à fournir du matériel et de l’expertise. « Il y a beaucoup de choses qui ne fonctionnent pas. C’est la réalité. Mais cette fois, tous ensemble, nous allons montrer que nous sommes dans de meilleures dispositions qu’il y a onze ans ».

--

--

ONU Développement

À l’œuvre pour éliminer la pauvreté et transformer notre monde #Pour2030. Rendez-vous sur www.undp.org/fr