« Le message va droit au cœur et au cerveau »

ONU Développement
5 min readFeb 12, 2021
Le PNUD et la DDC ont élaboré sept messages radio et 16 programmes radio en direct pour diffuser des informations fiables sur la COVID-19 en langue mosquito, la plus parlée de la région. Photo : Nirat.pix/Shutterstock.com

Faustino Wills attend avec impatience d’écouter les actualités sur le coronavirus à la radio et il écoute fidèlement chaque diffusion.

« Quand l’heure approche, je vais chercher ma radio et je m’allonge dans mon hamac pour écouter et pour apprendre », dit-il.

Faustino vit à La Moskitia, une région reculée de l’est du Honduras où coexistent les peuples pech, tawahka, garifuna et mosquito, parmi les neuf groupes autochtones afro-honduriens du pays.

Le virus a été relativement lent à atteindre la région. Mais ses effets se sont ajoutés aux conséquences déjà dévastatrices des ouragans Eta et Iota en 2020.

Les communautés autochtones sont particulièrement vulnérables à la pandémie. Leur mode de vie fait des mesures telles que la distanciation sociale, le lavage constant des mains et l’utilisation de masques un énorme défi. Le manque de communication et d’informations exposent les communautés autochtones, en particulier les plus isolées, à un risque plus élevé.

La région reculée de La Moskitia, dans l’est du Honduras, où coexistent les Miskitu, Pech, Tawahka et Garífuna, quatre des neuf peuples autochtones afro-honduriens du pays.

Pour donner aux communautés les informations nécessaires pour se protéger du virus, le PNUD, en collaboration avec la Direction du développement et de la coopération (DDC), a créé une campagne de sensibilisation sur les stations de radio, organisé des visites aux populations locales et distribué des équipements de protection.

« L’aide est disponible, mais il est très difficile d’accéder à La Moskitia, car les communautés sont très éloignées et il n’y a pas de transport », explique Donaldo Allen, président du Conseil territorial de « Rayaka ». « Ce qui est bien avec cette livraison du PNUD et de la DDC, c’est qu’elle va directement aux Conseils territoriaux. C’est important car, grâce à la radio, nous sommes en mesure de suivre la manière dont les distributions sont effectuées et les communautés qui en bénéficient ».

Engager la communauté

Dans le cadre de cette initiative, le Protocole indigène des soins d’urgence pour la COVID-19 a été élaboré pour informer sur les mesures à prendre afin de prévenir la transmission du virus et sur la façon de réagir en cas d’infection.

Le protocole a été mis en œuvre conjointement par le système national de gestion des risques (SINAGER), les conseils territoriaux, qui représentent la population autochtone de La Moskitia, et les organismes gouvernementaux. Il a permis de toucher une soixantaine de chefs de communauté qui savent désormais comment prévenir la COVID-19 et lutter contre la stigmatisation et la discrimination.

« Ils nous ont appris qu’il existe une nouvelle maladie qui est causée par un virus. Nous avons appris le comportement du virus, comment nous protéger en nous lavant les mains, comment utiliser correctement le masque, comment garder une distance sociale et ne pas serrer la main », explique Amadeo Escobar, chef des pêcheurs artisanaux de La Moskitia.

Membre de la communauté de La Mosktia, 2017.

La radio à Miskitu

Le PNUD et la DDC ont élaboré sept messages radio et 16 programmes radio en direct pour diffuser des informations fiables sur la COVID-19 en langue mosquito, la plus parlée de la région.

Les quatre communautés autochtones vivant à La Moskitia parlent leurs propres langues, mais elles utilisent le mosquito pour communiquer entre elles.

Ces messages et programmes radio créent un espace sûr pour des informations fiables, puisque la radio est l’outil de communication le plus important à La Moskitia, où la plupart des gens n’ont même pas l’électricité.

De jeunes volontaires ont rejoint la campagne et prêtent leur voix aux messages radio. « Les messages radio ont été importants parce qu’ils ont été diffusés dans notre langue maternelle et que notre peuple a été clairement informé des mesures de prévention », déclare la volontaire Diriam Walter.

Dans le cadre de la campagne, ont été distribuées des affiches et des brochures, permettant aux membres de la communauté d’apprendre comment prendre soin d’eux-mêmes et des autres, et la marche à suivre en cas d’infection. Elles ont été distribuées dans des lieux publics tels que les églises et les épiceries.

Cabanes de pêche dans la région reculée de La Moskitia, dans l’est du Honduras.

La radio dans les situations d’urgence nationale

Vingt personnes de trois stations de radio locales et du comité de communication SINAGER à La Moskitia ont participé à une série d’ateliers, intitulée « La radio à l’ère de la COVID-19 ».

Elles ont été formées à la lutte contre la désinformation et la discrimination et à la manière de communiquer pour sauver des vies — autant d’enseignements qui peuvent également être mobilisables dans d’autres situations d’urgence, comme les catastrophes naturelles. Les séminaires se sont déroulés grâce au soutien de spécialistes de la communication et de la radiodiffusion de l’Association mondiale des radiodiffuseurs communautaires (AMARC) et de l’Association de radiodiffusion participative d’El Salvador.

Maribel Jiménez, directrice de la radio Kupia Kumi, déclare qu’ils sont désormais équipés pour atteindre les communautés isolées grâce à de nouvelles techniques et qu’ils savent les approcher de la manière la plus claire et la plus efficace possible.

La diffusion d’informations dans les langues autochtones souligne l’importance et le respect des coutumes des peuples autochtones et leur permet de se protéger et de protéger les autres.

« Le message va droit au cœur et au cerveau lorsqu’il est fait en mosquito », déclare Donaldo Allen.

La Moskitia, 2015. Les communautés autochtones afro-honduriennes de La Moskitia sont particulièrement vulnérables à la pandémie. Leur mode de vie fait des mesures telles que la distanciation sociale, le lavage constant des mains et l’utilisation de masques un énorme défi. Le manque de communication et d’informations exposent les communautés autochtones, en particulier les plus isolées, à un risque plus élevé. Les messages et les programmes radio créent un espace sûr pour des informations fiables.

Histoire : PNUD Honduras ; Photos : UDP Honduras, sauf indication contraire.

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