Trois continents, trois lacs en danger

ONU Développement
5 min readMar 22, 2017
Changement climatique et pollution menacent le plus ancien lac d’Afrique, le Lac Tanganyika.

Le 22 mars de chaque année, nous célébrons la Journée mondiale de l’eau, un jour où nous prenons conscience de la nécessité de préserver nos ressources en eau douce.

La Terre ne manque pas d’eau. Plus des deux-tiers de sa surface en sont couverts. Mais 97 % sont de l’eau de mer salée. Les 3 % restants sont pour l’essentiel de l’eau douce sous forme de glace. Donc, très peu de cette ressource est accessible pour la consommation humaine.

Les Objectifs de développement durable, notamment l’objectif 6 qui vise à garantir l’accès de tous à l’eau potable d’ici à 2030, reconnaissent l’accès à l’eau comme un élément clé dans la lutte contre la pauvreté.

Photo: Tom Cheatham / PNUD

Pour atteindre cet objectif, il est essentiel de protéger les grands lacs d’eau douce, menacés par l’activité humaine et le changement climatique. Aujourd’hui, nous examinons trois lacs en péril, et les moyens de les sauver.

Le Lac Tanganyika — Afrique

Le Lac Tanganyika est l’une des merveilles naturelles du monde. A lui seul, il contient environ 17% de l’eau douce de surface de la planète et est le plus ancien et le plus profond des lacs du continent africain. Bordant 4 pays (Burundi, République démocratique du Congo, Tanzanie et Zambie), le Lac Tanganyika constitue une source de revenus et d’approvisionnement en eau indispensable pour plus de 10 millions de personnes.

Photo: Saskia Marijnissen / PNUD

Il est également un haut lieu de biodiversité, abritant plus de 700 espèces de poissons que l’on ne trouve nulle part ailleurs dans le monde. La région comprend des zones forestières qui sont parmi les rares habitats restants pour les chimpanzés et les gorilles.

Cependant, le bassin du lac est de plus en plus vulnérable à l’impact des activités humaines, comme la déforestation, les pratiques agricoles et de pêche non durables, les activités minières et la pollution. Ces menaces sont accentuées par les effets du changement climatique et la croissance rapide de la population de la région.

Photo: Saskia Marijnissen / PNUD

Le PNUD, grâce à un financement du FEM, aide les 4 gouvernements à gérer et à conserver de manière concertée les ressources du lac Tanganyika et de son bassin, depuis le début des années 1990.

Lac Inle — Asie et Pacifique

Le claquement qui accueille les touristes observant les oiseaux sur les eaux tranquilles du Lac Inle au Myanmar ne provient des cigognes nichant sur les berges.

Photo: Lei Phyu /PNUD

C’est le bruit de dizaines de grues mécaniques flottant sur des barges. Elles font partie d’un plan censé sauver ce lac d’eau douce, vieux de 1,5 million d’années et abritant de rares espèces endémiques d’oiseaux, de poissons et de faune uniques au lac. Or, ce dernier est au bord d’une catastrophe écologique.

Des pêcheurs Intha , perchés sur des embarcations traditionnelles, Lac Inle. © Lei Phyu/ PNUD.

Des décennies de pratiques non durables ont asséché le lac et pollué l’eau. Les scientifiques appellent ce phénomène « changement climatique environnemental anthropique », pour désigner la dégradation de l’environnement causée par l’activité humaine.

La sédimentation est visible dans le lac entre les temples Shwe Inn Thein Paya et Indein. ©Lei Phyu/PNUD

Le Lac Inle s’est rétréci de 38% en 73 ans, et seul 38% du plan d’eau reste ouvert pour une utilisation générale. Depuis 2012, le PNUD travaille à la mise en œuvre d’un projet de conservation, financé par la Norvège et la Finlande, en collaboration avec 71 villages situés au bord du lac, l’UNESCO et le Ministère de la Conservation environnementale et de la Foresterie du Myanmar.

Lac Prespa — Europe et Asie centrale

Âgé de plus de 5 millions d’années, le Lac Prespa, situé dans l’ex-République yougoslave de Macédoine, est l’un des plus anciens lacs d’eau douce au monde. Son bassin magnifique, mais fragile sur le plan environnemental, abrite plus de 2 000 espèces de poissons, d’oiseaux, de mammifères et de plantes. Bon nombre de ces espèces n’existent que dans la région et plusieurs d’entre elles risquent de disparaître si leur habitat n’est pas protégé.

Photo : PNUD

Cet écosystème singulier a beaucoup souffert au cours des 40 dernières années, surtout de la pollution causée par des pratiques agricoles non durables. Des milliers de tonnes de pommes pourries sont déversées le long des rives, et l’usage de pesticides et d’engrais est pratique courante dans la région. A cela s’ajoutent l’érosion et l’introduction de déchets non traités ou d’eaux usées, entrainant une grave détérioration de la santé du lac.

Photo: Ljubomir Stefanov/PNUD

Le Projet de restauration du Lac Prespa , élaboré et mis en œuvre par le PNUD en partenariat avec la municipalité de Resen et le Ministère de l’Environnement, et financé par la Coopération suisse au développement, comprend un ensemble complet de mesures destinées à restaurer la santé du lac tout en protégeant les moyens de subsistance des agriculteurs locaux.

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